Et si l’autre c’était MOI ?
par

Projet éducatif de lutte contre le harcèlement scolaire au collège-concours NAH-Bordeaux 2025
Et si l’autre, c’était MOI ?
"Un projet ne peut pas changer le monde mais il peut être plus fort que le silence et l’invisibilité"
Emanuele Crialese-l’immensita-article de Frédéric Strauss-2023
Volume pédagogique et 9 premières fiches de travail-97 pages
DIRE est toujours mieux que taire
Le projet d’étude sur le harcèlement scolaire des collégiens de 5ème est aujourd’hui complètement conçu et construit. Il a trouvé les éléments et sa forme, puissants et réflexifs qui le portent, avec la volonté d’un discours collectif. Il ne représente pas toutes les expériences mais s’en inspire.
Il a puisé son inspiration dans la musique, dans l’écriture et la mise en scène avec des textes, des images et des productions artistiques dans lesquelles chacun peut se projeter.
Tous lui rendent sa réalité vécue.
Le projet éducatif est suivi et soutenu par la cellule académique de "lutte contre le harcèlement".
Il est aussi un axe stratégique des actions de prévention et de lutte contre le harcèlement scolaire et la haine en ligne au CVC du collège et s’intègre au programme pHARe.
Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la musique : de ses états d’âme et dans son approche émotionnelle et visuelle, elle peut avoir un impact plus fort sur les situations qu’elle dénonce.
Elle est toujours chargée d’exprimer un sentiment et permet plus facilement la discussion.
Dans le cadre du projet, elle a joué un rôle de catalyseur.
Elle a permis de mettre des mots sur des images, compréhensibles par tous, de porter des voix, des chants, des histoires, des textes et des espoirs.
De travailler sur le registre des émotions, de l’empathie, de la sympathie et de la compassion avec une belle qualité d’écoute, un peu psy mais pas trop.
De dire qu’il n’y a jamais de bienveillance absolue.
" Le but de ce projet n’est pas simplement que de nous informer sur le harcèlement : c’est de mettre un visage sur nos questions et nos peurs pour nous faire comprendre quelque chose de nous-mêmes et des autres". (parole d’élève)
Le sujet a éveillé les consciences et donné plein d’opportunités pour que les élèves travaillent et réfléchissent ENSEMBLE. Ceux-ci ont aussi mobilisé des connaissances extérieures aux documents notamment celles concernant les sociabilités adolescentes, les compétences psycho-sociales au collège et la santé mentale des jeunes.
Le projet a ouvert des perspectives et a permis de les mettre en débat à partir de la question initiale posée en cours d’EMC : comment une situation de discrimination peut-elle devenir une situation de harcèlement ?
Le projet a permis une forme d’engagement avec un supplément de sens dans le débat et le partage des savoirs.
A travers ces "tragédies musicales", les collégiens se sont bien emparés du sujet.
Le cadre de référence s’est construit à partir des chansons et des clips étudiés.
L’occasion aussi de pouvoir découvrir des artistes qu’on n’aurait pas forcément écoutés.
Les élèves ont beaucoup travaillé sur les textes et ont créé les leurs, parfois même avec leurs parents !
Ceux-ci abordent les enjeux du harcèlement scolaire (isolement, phénomènes de groupe, violence , morale et physique, cyber-harcèlement) dans un cadre très spécifique.
Les 9 premiers textes du recueil "A juste titre" écrits avec les élèves de 5ème sont librement inspirés des études de chansons de Res Turner, Kyo, Patrick Bruel, Maëlle, Manns, Hoshi , Keen’V, Détroit et Hubert-Félix Thiéfaine sur documents PDF joints :
*Little rope ( à partir des clips de Res Turner "Il pleut des cordes" et de Rise Against "Make it STOP")
*Bonne figure (à partir des clips de Kyo "Je cours" et de Soprano "Forrest")
*Scan me (à partir du clip de Patrick Bruel et de la Fouine "Maux d’enfants")
*Kiss off ( à partir du clip d’Hoshi "Mauvais rêve")
*Tolérance 0 ( à partir des chansons d’Hubert-Félix Thiéfaine "Résilience 0" et "Variations autour du complexe d’Icare")
*Page blanche ( à partir du clip de Maëlle "L’effet de masse" et de la chanson de Léo Ferré "Solitude")
*Laisse moi tranquille ( à partir du clip de Manns "Demain sera meilleur")
*12 ans pour toujours ( à partir du clip de Keen’v "Petite Emilie")
*On est bien on a peur ( à partir de la chanson de Détroit " Au royaume des aveugles")
+ textes écrits par les élèves de 5ème
Demain tout sera fini (Coline Deville)
Ne t’en fais pas, je ne vais pas bien (Ambre Breuzard)
Après la foudre (Kimberly Paillé et Fanny Jegu)
Ostracisme (Nolwen Girardot)
Plus que jamais et le choix de chacun (Eliséa De Pauw)
C’est ça, c’est ça (Lisandro Aubert)
Tous les jours (Sophie Gerasse)
Dans la cour de récré, ça rigole, ça s’amuse
Un regard qui blesse, une moquerie qui fuse
Je crains d’aller à l’école chaque matin
Chez moi je me sentais si bien
Les rires des autres, je les sens pas loin
Je me dis que je suis hors du commun
On me dit "ignore les" ça va passer
Mais chaque insulte est comme un poids à porter
Je rêve d’un monde où on se soutient
Où chacun est libre, se tient la main
Un endroit où l’amitié brille comme un lien
Où l’on s’entraide où chacun dit "je suis là, viens" !
Alors levons la voix, tous unis
Pour dire STOP au harcèlement, c’est notre défi
Chaque geste compte
Chaque mot a son poids
Ensemble on est là pour faire porter nos voix
Brisons le silence !!
Dans un monde sans haine ni souffrance
Car chacun mérite d’être respecté
Dans cette belle vie
On peut tous avancer
Le choix de chacun (Eliséa de Pauw)
"J’ai oublié mon cerveau dans mon cartable au fond de l’auto
Maman, maman
Cours vite le chercher
Je suis perdu sans
Je suis perdu sans
Je perds du sang
Qu’est-ce qui m’arrive ?
Je perds mon sang-froid
J’ai froid
Je n’aurais pas dû aller à l’école aujourd’hui
Ils m’ont encore battu
Battu comme un tapis
Le tapis s’envole
Le tapis s’envole
Je suis sur le tapis
Je vole
Je vole
Maman regarde
Adieu maman..."
Hubert-Félix Thiéfaine-variations autour du complexe d’Icare-album autorisation de délirer (1979)
On ne peut pas bien apprendre, s’affirmer et grandir quand on est harcelé, insulté, moqué ou frappé à l’école.
Cela vaut pour les élèves mais aussi pour les professeurs car le thème parle aussi du harcèlement moral possible des professeurs envers les élèves et de celui des élèves envers les professeurs.
C’est aussi une autre façon d’approcher la nuance.
77 références ont été utilisées avec les élèves dans l’étude
Des lectures musicales, des interprétations et des textes écrits qui s’appuient sur le storytelling : parler de SOI afin de parvenir à parler à TOUS .
La première étude réalisée sur la chanson de Res Turner a permis d’affiner et de mettre en lumière l’intérêt pédagogique du travail sur le thème du harcèlement scolaire entre élèves et de la démarche.
Chaque étude se compose de 2 planches pédagogiques (avec préconisations) et d’un texte écrit avec les élèves à partir du texte initial, des idées, des messages et des emprises affectives de chaque chanson et du montage du clip réalisé.
Chaque support propose une analyse précise ayant pour vocation de conduire à réfléchir tant sur les formes de harcèlement et les moyens de les combattre que sur les oeuvres musicales qui portent l’étude, pour éveiller le sens critique de chacun et également par là-même de concerner tout le monde.
Il s’accompagne d’une mise en forme problématique de la difficulté ou de la discrimination rencontrée ou affrontée et d’une recherche complémentaire concernant l’histoire dont s’inspire la chanson et celles auxquelles elle peut être rattachée.
Chaque étude est complétée par des notions juridiques, des références filmographiques et biographiques, d’extraits de textes littéraires ou philosophiques et d’un ensemble de liens intéressants sur les thèmes traités (sites dédiés, documentaires, films, livres, romans, BD...).
Les rapports entre philosophie, littérature et poésie pour parler du harcèlement nous ont beaucoup intéressé dans le cadre du projet car nous avons utilisé les mêmes mots tristes et insolents et les mêmes concepts en nous immergeant dans les textes d’auteurs pour traduire et interpréter.
Aborder la question avec ce répertoire fort et complexe nous a paru intéressant.
Important à étudier et à restituer.
Dans les chansons et les clips, les mots bouleversent plus et questionnent à de multiples niveaux de lecture.
La nécessité et l’utilité de faire ce projet viennent aussi de là.
Un pitch est actuellement réalisé sur CANVA et EMOVIE pour présenter le projet avec les éléments de contextualisation des clips étudiés et des extraits essentiels des textes du recueil écrits par les élèves en vers libres.
Un accueil très positif a été réservé aux premiers rapports du projet dans sa première version.
La note juste
Parfaitement dans le projet
"C’est un travail plein de sens et ambitieux, très inspiré et déja très abouti, une action de grande ampleur portée par les collégiens de Castillonnès dans la lutte contre le harcèlement scolaire.
Je suis très sincèrement impressionnée par la qualité, la densité, l’attrait singulier et l’originalité du projet que vous avez mis en oeuvre. Il ne manque pas d’initiative et de pertinence. Il a retenu mon attention à bien des égards et mérite plus de visibilité. Il séduit par sa réflexion comme par l’empathie qu’il transmet. La vérité émouvante passe, que les chansons et les textes portent et font bien résonner.
Je vous remercie pour votre engagement et votre appui sur ce sujet."
A-F Lemonnier-Rançon
Rectorat de Bordeaux-23 octobre 2024
Conseillère technique établissements et vie scolaire, référente académique lutte contre le harcèlement, référente académique R.C.D.
"Outre sa grande qualité, votre projet se démarque par sa pluralité thématique et son originalité. Ce collectif d’expériences, de rencontres et de témoignages, porté par une marraine mobilisée comme vous par la défense des valeurs de fraternité constituera une expérience forte dont vos élèves de 5ème se souviendront longtemps par l’engagement humain qu’il recèle."
Rectorat de Bordeaux-2 janvier 2025
Une démarche et un engagement
"Le harcèlement n’existe que grâce au silence qu’il impose"
Hélène Devynck-Impunité-Editions du Seuil-2022
Les 54 élèves de 5ème de Castillonnès réalisent cette année en cours d’EMC un projet de sensibilisation et de lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement scolaire "Et si l’autre, c’était MOI ?" à partir de l’étude de clips musicaux, de paroles de chansons, d’extraits de films, d’affiches, de graphs, de dessins et d’articles de presse, de bandes dessinées, de mangas, d’acrostiches et d’œuvres littéraires, avec une liberté totale dans le choix des thèmes, afin de réaliser :
– un recueil de textes en vers libres "A juste titre" et un abécédaire "Des mots pour parler" pour illustrer les mots du harcèlement sous la forme de courts modules , d’affiches, avec un vrai travail de réflexion sur le respect.
Différence, déférence, irrespect, empathie, savoir-vivre, insultes, moqueries, résignation, consentement, désapprobation, outrage... : l’ouvrage le plus utilisé par les élèves est resté le.....dictionnaire !
Les élèves sont partis de la définition du harcèlement établie par Dan Olweus, professeur à l’université de Bergen : "Un élève est victime de harcèlement lorsqu’il est soumis de façon répétée et à long terme à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté de la part d’un ou de plusieurs élèves".
Il s’agit d’une situation induisant une souffrance psychologique qui se répète régulièrement.
Cette violence est susceptible d’être exercée sous différentes formes, verbales, physiques, morales voire sexuelles. L’usage des outils numériques peut parfois, par des utilisations détournées, favoriser, accroître ou induire des situations de harcèlement : on parle alors de cyber-harcèlement.
– un questionnaire anonyme sur Google Forms concernant le rapport des élèves au collège et aux écrans pour permettre d’améliorer la connaissance des situations scolaires, des faits de harcèlement et de cyberharcèlement, leurs processus (intimidation répétée, rejet, isolement, exclusion, rapports de domination et d’humiliation, ego surdimensionnés, effacement, insultes, agressions, guet-apens, actes violents, engagement forcé, jeux pervers, rumeurs, discours haineux en ligne, e-réputation, partage de photographies non autorisées, comportements agressifs, provocation, intention de nuire, violence morale, violence physique, bizutage, racket, vols, extorsions...) et leurs méfaits (vulnérabilité, sollicitude, sentiment d’abandon, difficultés de communication, manque de réceptivité, absentéisme, décrochage et phobie scolaire, anxiété, panique morale, dépression, effondrement psychologique, perte de l’estime de soi, manque de sociabilité, fugue, déménagement, changement d’établissement, troubles psycho-traumatiques, TCA, anorexie, conduite suicidaire..).
Le résultat de l’enquête sera présenté au conseil de vie collégienne (CVC) pour engager une action au niveau du collège.
Le harcèlement scolaire fait ressurgir le REJET de la DIFFERENCE, la STIGMATISATION et la PEUR de l’AUTRE.
Il existe toujours là où on ne l’attend pas.
C’est toujours le tragique qui brise la confiance.
Le harcèlement scolaire a un réel impact sur la santé mentale et physique des collégiens mais également sur le collectif de travail dans les classes.
Les jeunes collégiens ont travaillé sur les concepts et les mots de la roue des émotions de Robert Plutchik, professeur et psychologue américain pour situer et définir la membrane sensible du harcèlement.
L’émotion vient toujours de quelque chose qui nous échappe.
– une charte en EMC contre la haine en ligne (en lien avec la charte des usages numériques au collège).
Le défi est de rédiger de nouveaux articles à inclure dans le règlement intérieur pour renforcer l’égalité, le respect et les mesures de protection et changer les attitudes de chacun face au harcèlement. Ce sont aussi ces nouvelles règles qui détermineront les actions à mener par les élèves, les enseignants et les partenaires du collège (ex : associations) ;
– une exposition d’arts visuels sous forme de graffiti et de graphs à partir des éléments-clés significatifs des clips (corde, parapluie, masque, écran, clavier, miroir, fil, mains, visages, lunettes, chaises vides, portes, téléphones, ascenseur, bouclier, hérisson, loup, cactus….) dans la géographie émotionnelle aussi intime que collective des lieux du collège (salles de cours, couloirs, cour de récré, préau, toilettes, vestiaires de la salle de sports, couloirs...).
Une simple cour d’école est aussi un condensé des préoccupations et des rapports sociaux.
Comme un refuge, un abri, mais aussi pour certains élèves une prison et un enfer...
– un kiosque de livres au CDI et une boîte à témoignages "Parle à ma main" .
Une main tendue c’est toujours un bon début. Dans la lutte contre le harcèlement, ce sont les élèves qui doivent prendre la main !.
Les associations Marion la main tendue portée par Nora Fraisse et Lunah portée par Séverine Vermard sont partenaires de notre projet.
Nora Fraisse est autrice de "Stop au harcèlement" aux éditions Calman-Lévy.
(cf texte des élèves "Du mal de ne pas vivre")
Séverine Vermard est la maman de Lucas, jeune collégien victime de harcèlement et décédé dans les Vosges après s’être suicidé.
D’autres associations pourraient intégrer prochainement le projet comme Hugo, Alphe (Nîmes), les Outsiders (Toulouse), le centre Chagrin scolaire de la psycho-praticienne Emmanuelle Piquet et La Bascule créée par deux soeurs Marmandaises Lola et Maéva Viard.
La boîte à témoignages a été conçue par les élèves comme un dispositif d’alerte au harcèlement et aux discriminations.
– un atelier philo et une représentation des thématiques du sujet sous la forme de notions juridiques, de lectures, de saynètes, de chansons, d’installations et d’une exposition à la fin de l’année.
Lors de la présentation du projet aux parents les élèves proposeront des situations mettant en scène un adolescent harcelé par d’autres adolescents ou par des adultes. Chaque scène devra avoir une fin montrant l’intervention ou non d’une autre personne (personnel enseignant, parent ou élève).
La salle débattra ensuite pour donner son avis sur les scènes réalisées, le choix fait par les intervenants sur la fin de chaque histoire et la nécessité de réagir face au harcèlement et à l’éventail des facteurs de risque.
Qu’est-ce qui relève du harcèlement ?
Qu’est-ce qui n’en relève pas ?
Comment la violence peut-être évitée ?
L’atelier est inspiré du jeu LaboPhilo de Catherine Mattei, animatrice et sophrologue, fondatrice de I Picculi Savii
https: //lnkd.in/deebmdsAx
– une liste de préconisations sous forme de bulles protectrices comme support de prévention pour améliorer le « vivre-ensemble » et le respect du droit à la différence au collège.
Il est important de lutter pour l’égalité contre le harcèlement et au respect du consentement de chacun.
Caractériser des faits de harcèlement, des discriminations et s’engager
Le monde du collège
Etre un enfant de 13 ans en 2024
Vivre ensemble
Ce travail coopératif s’inscrit dans le cadre du programme d’EMC et des actions menées par le CVC et vient enrichir le parcours citoyen et éducatif des élèves : le projet participe au concours national Non Au Harcèlement 2025 , à la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire le 7 novembre, ainsi qu’à la journée mondiale de lutte contre les discriminations et de défense des droits des enfants en partenariat avec l’UNICEF(My UNICEF).
Isolement, dépression, insultes, violences physiques, sexisme .... : quelles valeurs de la République sont bafouées dans ces situations ?
Aider, agir, parler : comment réagir ?
TOUS les élèves ont participé au questionnement du scénario et à la mise en place du projet.
C’est dans les premières séquences dialoguées que sa structure est née.
Des chansons, des extraits musicaux, un carnet, des citations, des bouts de papier : tout est parti au bout des 2-3 premières séquences !
Celle-ci intègre maintenant progressivement la réflexion aux choix des thèmes en filigrane des textes et des images et des faits d’actualité qui sont au coeur de la problématique du harcèlement et des cyber-violences.
A l’école primaire Delbasty de Cancon (47), quelques élèves ont réalisé en classe de CM2 une vidéo avec Guillaume Costes, Catherine Fontaine et Magalie Rouvreau pour dénoncer le harcèlement, primée dans le cadre du concours académique NAH 2023.
Ecole Delbasty de Cancon-prix académie de Bordeaux NAH 2023
Au nom du principe de fraternité
La construction des séances autour du harcèlement scolaire s’inscrit dans le cadre du socle commun des connaissances et des compétences sociales et civiques pour apprendre aux élèves à vivre ensemble et refuser la violence.
On ne résout pas la violence par plus de violence car on peut devenir harceleur soi-même !
Des huit clos oppressants, les scènes des clips sont toujours troublantes quand le harcèlement se fait violence.
Loin de se cantonner à la relation victime-bourreau, ils montrent que le harcèlement scolaire fonctionne sur un triangle harceleur-victimes-témoins.
Dans le programme d’EMC de 5ème, la fraternité suppose de considérer l’autre comme son égal et d’estimer qu’il est du devoir de chacun de venir en aide aux autres en cas de nécessité.
En tant qu’outil pédagogique, le projet propose un mode d’apprentissage immersif propice à développer l’empathie, la réflexion critique et l’esprit de groupe.
L’assimilation des informations et des connaissances fait partie intégrante de la logique d’étude qui utilise les codes des adolescents qui connaissent ceux du harcèlement.
A travers le projet, l’élève est acteur de son propre apprentissage puisque c’est lui qui , par les messages clés des chansons, les différentes situations de violence, l’actualité, le témoignage des victimes, le droit, la justice, doit enquêter, expliquer, juger de la pertinence des indices, puis donner sa version des faits.
Il doit ensuite trouver des clés pour agir et proposer des alternatives.
Les compétences travaillées sur le projet d’éducation sont :
– apprendre l’empathie pour lutter contre le harcèlement scolaire
– déchiffrer les mécanismes d’appartenance et l’univers culturel des adolescents
– penser par soi-même sans préjugé
– être capable d’écoute
– être digne, tolérant et bienveillant
– savoir se mettre à la place des autres et ne pas rester indifférent
– identifier les facteurs influençant l’estime de soi (s’estimer et avoir confiance en soi)
– développer une réflexion critique et renforcer ses jugements moraux
– réfléchir au sens de l’injuste et du juste
– être capable de reconnaître les différentes formes de discrimination
– comprendre ce que signifie se comporter en citoyen
– respecter les codes de conduite , les usages et les règles de la vie collective (notamment le règlement intérieur du collège)
– connaître les limites de la liberté d’expression (il n’y a pas d’alibi pour dire ou pour faire n’importe quoi sur les réseaux sociaux)
– comprendre l’importance du respect mutuel et accepter toutes les différences
– respecter le droit à l’image
– respecter la vie privée des autres
– chasser les idées fausses sur les filles et les garçons en respectant les choix de chacun
– déclencher une prise de conscience
– s’engager pour lutter contre les discriminations et le harcèlement scolaire (devenir ambassadeur, refuser les préjugés et les stéréotypes, faire preuve de civilité)
– adopter des stratégies de communication pour apaiser les conflits
– exprimer ses émotions dans une discussion morale et civique (réagir-réfléchir-discuter et agir)
– avoir des connaissances relatives à la culture civique
Présenter à l’écrit et à l’oral les informations contenues dans une série de documents complémentaires pour exprimer un point de vue sur les perceptions, les vécus des inégalités et des discriminations qui sont à l’origine des faits de harcèlement .
Des improvisations guidées
L’EMC par le biais de l’éducation artistique et culturelle (EAC) est un moyen de sensibiliser les élèves au harcèlement scolaire par le prisme de la dimension musicale et esthétique avec des clés d’analyse et une démarche de raisonnement créative (affiches, plaidoyer, textes, pastilles, chansons, exposition), en prenant de la distance vis-à-vis de leurs représentations, de leurs stéréotypes et de leurs préjugés, et ainsi de passer au-delà de leur simple perception spontanée.
Les supports ont été variés au maximum pour tenter d’ATTEINDRE TOUS LES ELEVES.
Une mise en abyme à hauteur d’enfant
Pour parler, il faut des oreilles qui écoutent
La plupart des chansons étudiées dans le cadre du projet permettent d’expliquer le harcèlement scolaire avec des idées, des mots simples, des mises en scène de corps, des gestuelles, des accessoires, des projections émouvantes et une belle diversité sonique.
Chacune tend des passerelles vers d’autres références.
Chacune fait passer un écho de mots, de messages et de langage contre les violences verbales et psychologiques, les violences physiques et celles propres à Internet et aux réseaux sociaux qui, de manière répétée isolent les victimes (honte, perte de confiance, tentative de suicide).
55% des élèves se disent victimes de harcèlement sur les réseaux sociaux.
Les clips ne souffrent pas de défauts d’images, de liens entre le message et le contenu, même si celles-ci donnent un sentiment de répétition (=harcèlement).
Tous les procédés jouent pour interpeller et marquer les esprits avec une approche compassionnelle.
Quelques morceaux choisis par les élèves sont toutefois moins saillants et s’étirent au-delà du format : ils sont plus difficiles à relier dans l’analyse mais sont intéressants et ne brouillent pas les pistes.
Tous percutent, heurtent et bousculent, décortiquent la réalité avec des discours aux mêmes accents sensibles et tragiques pour les élèves qui sont en permanence confrontés aux brimades, au chantage, aux traitements dégradants, à la violence, à la discrimination, à l’isolement et au rejet.
Pour tous ceux qui sont impuissants car ils ne peuvent rien dire, qui ont trop honte d’être faibles pour réussir à encaisser en silence.
Emplis de sentiments, de poésie et à forte charge émotionnelle, leurs textes portent le même regard dans la même forme de liberté de parole et d’écoute.
Mélancolie et souffrance sont sources de création.
Quand la souffrance est exposée, le poème peut devenir un tableau.
Des cas de harcèlement à l’école : un drame douloureux
Chaque élève doit, à partir de chaque clip répondre à 4 questions simples :
* quels sont les éléments qui montrent que l’élève ne va pas bien ?
* quels sont les éléments qui montrent que l’élève est victime de harcèlement ?
* quel est le ou quels sont les stéréotypes illustrés par le clip ?
* quelles sont les conséquences du harcèlement ?
* quel est le rôle des adultes dans cette histoire ?
* que ressens-tu face à cette situation de harcèlement scolaire ?
* quels clichés entretient ce clip ?
Des tragédies intimes
Les clips musicaux n’oublient pas non plus de pointer les sensations, les symptômes, les séquelles causées par le harcèlement des adolescents et les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, TikTok et autres plateformes) mais aussi la RESPONSABILITE DE CHACUN dans l’insuffisante prise en charge d’une question qui nous CONCERNE TOUS, du manque de formation des personnels et de moyens dans nos établissements et l’absence de mesures suffisantes qui conduisent parfois au pire (Fouad en Normandie, Nicolas à Poissy, Lindsay et Channel dans le Pas-de-Calais, Dinah en Alsace, Lucas dans les Vosges, Ambre dans la Drôme, mais aussi Hugo, Marion, Mila, Anissa, Noémie...).
Chaque année, des élèves mettent fin à leurs jours et les équipes pédagogiques, les parents continuent de se sentir impuissants.
En dépit du programme pHaRe destiné à aider à prévenir les situations de harcèlement et protéger les victimes, les établissements scolaires et les parents manquent encore d’outils.
Pourtant, le harcèlement, amplifié par les réseaux sociaux, tue.
Un travail de réflexion et de raisonnement
Une notion juridique
Harcèlement, cyber-harcèlement : de quoi parle t-on ?
Dans le cadre du projet, les priorités de l’étude des chansons et des clips éducatifs sont de :
1-Définir le harcèlement
Repérer des informations à partir de la lecture des paroles des textes et des images des clips à partir des éléments implicites et explicites.
Quelle impression donne la première lecture du clip ?
Quelle est l’origine du harcèlement ?
Comment se manifeste t-il ?
Quelles sont les formes de harcèlement subies par les élèves ?
Qui sont les élèves harcelés ?
Quelles conséquences le harcèlement a t-il sur les victimes ?
Sont-elles protégées ?
De quelle manière l’artiste traduit-il l’isolement et l’effacement ?
Quel rapport l’élève harcelé a t-il avec les autres ?
Quels sont les lieux où se déroulent les actes de harcèlement ?
Comment les élèves harcelés vivent-ils cette situation ?
Quelles solutions sont proposées pour lutter contre le harcèlement ?
Comment définir le harcèlement à l’école ?
2-Connaître les moyens de prévention et de lutte pour combattre le fléau
Tout enfant bénéficie du droit d’être protégé.
Que dit la loi ? Quelle est la notion juridique du harcèlement ?
Qu’est-ce qui relève du harcèlement ? Qu’est-ce qui n’en relève pas ?
Peut-on vraiment prendre la mesure de l’ampleur des dangers et des violences scolaires ?
Des potentiels menaçants de chacun ?
Peut-on mesurer l’étendue des préjudices ?
(Quels sont les sanctions légales et les droits des victimes ?)
Comment lutter contre le harcèlement au collège ?
Que dit le règlement intérieur du collège ?
Le harcèlement est-il un sujet qui peut être tranché facilement ? Pourquoi ?
Quelles sont les sanctions disciplinaires ?
Que dit la loi ? (y a t-il des lois relatives à la répression du harcèlement scolaire ?)
Quelles sont les dernières mesures prises pour lutter plus efficacement contre le harcèlement scolaire ?
Comment sont pris en charge et protégés les élèves qui en sont acteurs ou victimes ?
Quelles sont les structures d’aide ?
Quand faut-il saisir l’autorité judiciaire ?
Quels sont les limites et les risques éventuels de l’intervention de la justice dans la scolarité et la vie d’un enfant ?
Que dit la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (SDSED-ministère de la Justice) ?
Que dit la Convention internationale des droits de l’enfant ? (tous les enfants ont les mêmes droits pour se protéger de toutes les formes de violence) ?
Quel droit n’est pas respecté ?
Comment le droit s’adapte t-il pour mieux lutter contre le harcèlement ?
De quels moyens, de quel accompagnement juridique peut disposer un élève pour se défendre quand il est victime de paroles vexatoires, d’humiliations, de rejet, de harcèlement ou de cyber-violence ?
Quels sont les obstacles pratiques ?
Les pseudonymes et les serveurs permettent-ils d’échapper à la loi ?
Le harcèlement scolaire est désormais reconnu comme un délit pénal qui pourra être puni jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée.
Le délit de harcèlement scolaire concerne les élèves, mais aussi les étudiants ou les personnels des établissements scolaires et universitaires.
Les risques de harcèlement sont plus grands en fin d’école primaire et au collège.
Le harcèlement scolaire est puni de :
3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende lorsqu’il a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours ou n’a entraîné aucune incapacité de travail ;
5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende lorsque les faits ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours ;
10 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.
Ces sanctions peuvent également être prononcées lorsque les faits continuent alors que l’auteur ou la victime n’étudie plus ou n’exerce plus au sein de l’établissement.
Le coeur du sujet
Chaque planche du volume pédagogique fait l’objet d’une discussion collective et d’un examen critique des documents afin que chaque élève puisse exercer son jugement et comprendre les arguments avant le débat.
Chaque étude est accompagnée d’une création poétique et artistique à partir des éléments, des indices et des détails présents et utilisés dans le texte comme des symboles ou de simples métaphores (nuages, soleil, pluie, miroir, visages, masques, chaise vide, tableau noir, porte fermée..).
Chaque nouvelle chanson est comme une strophe supplémentaire.
La forme artistique imprègne tous les secteurs créatifs.
Le projet est un plaidoyer pour la liberté d’expression, ALERTER, DIRE et DENONCER le harcèlement scolaire.
25 textes du recueil "Jamais seul" sont actuellement en cours de rédaction à partir de l’étude musicale.
Titres des textes
*Notes pour trop tard
*On est bien, on a peur
*Je suis son absent
*Des sortes d’amitiés
*Nous n’avons pas su voir
*Et maintenant, on fait quoi ?
*Ecoutez-moi !
*Seul et triste
*Et d’autres que moi
*Omerta
*La mauvaise place (c’est juste à côté)
*De rien ni de personne
*E-reputation (Internet outil de malveillance)
*Sometimes always et why go into hell ?
*Bader and ghoster (élèves anglophones)
*On finit toujours par se dire
*Des amis qui n’en sont pas
*3018
*Arrête ou je continue
*Instagram et Snapchat
*Pourquoi tu ne dis pas
*Demain ce sera fini
*Anodine
*Auto-victime
*Plus que jamais
*Du mal de ne pas vivre (pour l’association la main tendue de Nora Fraisse)
Recueil "Jamais seul"-2024/2025
Un droit et un devoir de protection
En tout, ce sont plus de 77 titres qui ont été exploités et associés dans le projet pédagogique.
66 artistes, 77 titres et "des chansons à message" mais une même ambiance et un climat oppressif palpable dans l’enchaînement dense des séquences pour exprimer une opinion et porter un regard sur les relations entre adolescents.
En les compactant, toutes les chansons peuvent être comprises comme une réflexion sur le harcèlement, l’injustice, la nécessité de la solidarité, le respect, la fraternité, l’amitié, la sympathie, la solitude, la différence.
Elles emploient souvent les mêmes mots et les mêmes images et s’insèrent dans une mise en scène globale.
Elles permettent de mener des études sensibles sur les formes de discrimination et de harcèlement.
Une synthèse et des fiches d’évaluation sont produites sur chaque thème au fil du projet.
Certains textes sont travaillés par les élèves en atelier d’éducation musicale avec Daryl Boyer.
Le document d’étude devrait comporter 180 pages avec plus de 30 fiches détaillées, un recueil d’une vingtaine de textes et un encart de références juridiques.
Dans le cadre du projet, les élèves ont étudié le vote de la loi sur le mariage pour tous de mai 2013 en lien avec les textes et les chansons qui dénoncent le harcèlement lié à l’homophobie et à la transphobie.
De quoi en parler en réfléchissant
Un kaléidoscope de colères, de silences, de larmes et d’injustices
D’ardents signaux de détresse
« Et si l’autre, c’était MOI ? » : des chansons portant sur le harcèlement, des photos, des clips, des paroles, des affiches, des slogans, des quotidiens pour les collégiens, des sujets d’actualité, des livres sur le mal-être et la souffrance des adolescents (TKT de Solange Cicurel-2025, Frôler les murs de Tessae-2021 aux éditions JC Lattès, Comment te faire respecter de Stéphane Clerget-2014 aux éditions Limonade, Noémie est en vie de Marie-Frédérique, Gérard et Noémie Ejnès aux éditions Robert Laffont-2024, Ensemble, agir pour soi et pour les autres de Sébastien Henry aux éditions les Arènes, 2018, Harcelé de Damien Jouillerot aux éditions Témoignage-2024), des BD ("la jungle" sur le compte Instagram, Mâtin, quel journal...le collège est une jungle), des campagnes d’information et de sensibilisation, des sites Internet, des banques de ressources (ex : Harcelkido, les petits citoyens, agir contre le harcèlement et le cyber-harcèlement, Eduscol et application Cyber-EMI) et des fictions en milieu scolaire réalistes et librement adaptées (Séries Glee et Gossip girl, Tempête sous un crâne de Clara Bouffartigue, Respire de Mélanie Laurent, Le nouveau de Rudi Rosenberg, Un monde de Laura Wandel, L’heure de la sortie de Sébastien Marnier, Vie scolaire de Clélia Schaeffer et Close de Lukas Dhont, C’est la faute à Rousseau d’Agathe Robillard et de Thomas Boullé et Diffamation de Viviane Andereggen) pour discuter à partir des situations, des expériences, des remarques, des réflexions et des points de vue des élèves et des professeurs.
Au CDI, les collégiens ont sélectionné quelques ouvrages :
*Je me défends du harcèlement d’Emmanuelle Piquet, illustré par Lisa Mandel aux éditions Albin Michel Jeunesse ;
*Ratures indélébiles d’Aurelle Gaillard aux Editions Jungle
*Fragiles de Sarah Morant (livre de poche)
*Instagrammable d’Eliette Abecassis aux Editions Grasset
*Lena situations aux Editions Robert Laffont
*Vivre ensemble, c’est quoi ? Brénifier-Bénag
*Les mots pour combattre le sexisme de Jessie Magana et d’Alexandre Messager aux Editions Syros
*Dans les vestiaires de Timothé le Boucher aux Editions La Boîte à outils
*Pourquoi je suis comme ça ? de Jenny Jordahl aux Editions la joie de lire
*Invisible de Charlotte Bousquet et de Stéphanie Rubini
*Playlist, Du bug dans le buzz de Stéphanie Melchior-Durand-Manboou aux Editions BD Kids Okapi
*Phone play de Morgane Bicall aux Editions Michel Lafon Editions
*Jefferson de Jean-Claude Mourlevat
*Des bleus au cartable de Muriel Zürcher
*Une dernière chance de Seita Parkkola aux Editions Acte Sud Junior (roman ado européen 2011)
*Blog de Jean-Philippe Blondel
Le recueil de textes "A juste titre" écrit par les collégiens est complété et illustré par des dessins, des brouillons, des notes de lecture, des collages, des slogans, des affiches, des images créatives, des extraits d’articles sur des faits de harcèlement scolaire, des dessins de presse, des illustrations graphiques, des caricatures, des acrostiches et des calligrammes pour éclairer la pensée du projet.
L’objectif final du projet est :
– de produire un document pédagogique et un recueil de textes (la forme s’est déployée dans l’écriture même des fiches pour rendre compte de chaque extrait musical, avec une esthétique singulière et une multitude d’approches formelles) ;
– de présenter une exposition de l’ensemble des travaux réalisés et un débat-projection du projet surla lutte et la prévention contre le harcèlement scolaire, le respect de la différence et la liberté d’être...un adolescent pour collecter des fonds pour les associations e-Enfance et Marion la main tendue ;
– organiser des performances sous la forme de sketchs engagés pour faire entendre ce que les élèves ont écrit ;
– de faire monter le niveau dans la connaissance et l’information sur le harcèlement scolaire et de développer en classe des échanges critiques autour de la question : "Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ?" ;
– d’aider les élèves à mieux réagir (= avoir les bons comportements) dans les affaires de harcèlement ;
– de faire parrainer le projet par deux artistes référencés dans le projet, ce qui pourrait doter le volume d’une belle préface et d’entretiens exclusifs !
Chaque étude comporte :
– le texte de la chanson avec une courte biographie de l’interprète ;
– un commentaire organisé en plusieurs paragraphes qui répond aux questions suivantes : quelles sont les formes de harcèlement dont il est question dans le texte ? Comment la chanson dénonce t-elle la situation de l’élève ou des élèves qui en sont victimes ou le non respect de la différence ?
– une réflexion sur le contexte, les lieux et les thématiques mentionnés ou associés dans la chanson.
Attention : tous les mots de la chanson doivent être définis et compris (cf abécédaire) ainsi que le sens des phrases et des messages, les références éventuelles à des évènements, des situations ou à des personnages.
Plus on dispose d’un vocabulaire précis, riche et varié mieux on est capable de comprendre la complexité des choses et réfléchir aux enjeux du problème .
Sur les premières séquences, très vite il a manqué les mots !
– un lien avec les textes fondamentaux et de référence du programme d’EMC de 5ème sur l’égalité , les libertés et les droits de l’enfant et les lois, textes juridiques ou mesures qui protègent les élèves au collège * contre les formes de harcèlement et de cyberharcèlement on peut s’appuyer sur un ou plusieurs articles pour réaliser des études de cas en EMC
* On peut inclure dans l’étude le soutien psychologique, les cellules de veille et d’écoute, les groupes de parole et les garanties des formules d’assurances scolaires et extrascolaires* en cas d’agression ou de harcèlement.
Exemple de la pub d’AXA (septembre 2024)
– des préconisations afin de pouvoir prendre des mesures et développer des initiatives, trouver des parades face au harcèlement pour améliorer le bien-être des élèves au collège et la pédagogie axée sur la relation, les compétences "humaines" et les bons sentiments pour lutter contre les abuseurs, les traitements silencieux, les rabaissements malsains et pervers, la méchanceté et les vengeances qui isolent et traumatisent ; contre tout ce qui entraîne une souffrance au collège, traumatise, blesse et engendre une perte d’estime et de confiance en soi et peut mener à la dépression.
A ce sujet, les fiches pédagogiques réalisées sur les différentes chansons composent une source vive d’inspiration, un stimulant réservoir d’idées et d’énergie pour des débats raisonnés au delà de la simplification des clichés et des thématiques pour questionner la violence liée au harcèlement !
Des clips pour libérer la parole !
Dans le cadre de l’utilisation pédagogique collective, une cinquantaine de nouvelles fiches ont été produites en temps libre et en ateliers en classe.
Chaque clip est étudié en amont, retravaillé et séquencé avec le même niveau d’objectifs par thématique. .
Le projet est un écrin musical et psychologique (de souffrance, de douleur, de détermination et de mort aussi).
Toutes les chansons expriment la solitude, le désarroi, l’exclusion et les accès de violence.
La seule méthode est la logique narrative et les idées "phares" des textes pour faire sens : la force du trouble par les mots à partir d’ étiquettes jugeantes et dévalorisantes.
Dans la liste proposée, les élèves devaient étudier 6 clips qu’ils pouvaient choisir librement.
Des 77 titres retenus, tous n’étaient donc pas à étudier.
6-7 clips, c’était la "barre" du challenge.
Tous cependant font de la place à un commentaire ou à un résumé dans le document pédagogique-sous forme de tableau renseigné au service de la lutte contre le harcèlement et du respect de la différence.
Des premières ébauches, des inspirations premières : une playlist de 77 titres !
WORK-OUT
En septembre-octobre (3 fiches-pilote-les trois premières chansons ont été la colonne vertébrale de notre inspiration-on a déja pu y aborder les essentiels du sujet) : Res Turner-il pleut des cordes, Kyo-je cours et Patrick Bruel-maux d’enfants ;
En novembre, 27 fiches : Zoé Clauzure-coeur (1er prix de l’Eurovision junior en 2023), Soprano-Forrest et fragile, Grégoire-seul dans la cour, Clara Luciani-Beaux, Eiffel-les yeux fermés, Maëlle-The Voice-saison 7-l’effet de masse, Suno Ai-je m’appelais Lisa, Hubert-Félix Thiéfaine-résilience zéro et variations autour du complexe d’Icare, Hoshi-mauvais rêve et allez là, Keen’v-petite Emilie et pour y arriver, Lara Fabian-la différence, les Valentins-entre elle et moi, Calogero- j’ai le droit aussi, Hiérophante-clichés, Indila-comme un bateau, Claudio Capéo-ma jolie, Garou-l’injustice, Taylor Swift-mean, Benabar-je suis de celles, Bullet for my Valentine-walking the demon, Yelle-Emancipense, Orelsan-tout va bien ;
En décembre, 26 fiches : Détroit-au royaume des aveugles, Djahza-SOS, Stromae-l’enfer, Billal Hassani-Tom, Lenikim-pourquoi tout perdre ?, Ella Vincent-à la sortie de l’école, Barbara Pravi-notes pour trop tard, Ambre-elle s’éloigne du monde, Joe Redzy-petit, Job-les mots qui blessent, Détroit-sa majesté, Harper-plus jamais seul, Rise Against-make it STOP, les Valentins-le derrière des portes et on le sait, Adé-solitude imprévue, Pascal Obispo-je vous écris, Emily Loizeau-la fragilité, Indochine-il n’y a pas de leader, Paroles de Farfelus-te laisse pas embêter, Cécile Aviani-un nouveau monde (j’ai pas les codes), Maïdi Roth- toi seul (e) (BO du film Héroïnes), Indochine-college boy, Aurora - What happened to the heart ? ;
En janvier, 26 fiches : Wejdene-la meilleure, Zeblak-je suis harcelé, Yasmine-code rouge, Ornella Tempesta-ta meilleure amie, Inèes- apparence trompeuse, Hazerka-seule, Nightcore FR-en silence et un dernier sourire, Manns-demain sera meilleur, France Gall-Michel Berger-Bats-toi, Mika-hurts, Tessae et Charlie-pas la peine (BO du film Respire)., Lenda-comme si de rien, Florent Pagny-dessine, Yves Simon-raconte-toi et le monde de Juliette, Angèle-libre, Tal-rien n’est parfait, Pink Floyd-obscured by clouds, Korn-faget, Billy Talent-nothing to lose, Foreigner-urgent, Charles Aznavour-comme ils disent, Eddy de Pretto-grave, Christina Aguilera-beautiful, Big Flo et Oli-sacré bordel, Hoshi-amour censure et saute pas avec Calogero, Angèle-amour, haine et danger.
DIRE NON à sa façon, à son rythme, à sa mesure : faire ENTENDRE SA VOIX
"Le silence ne fait plus illusion sur sa propre personne"
Mara Goyet-Marine Landrot-Editions Robert Laffont
Des tournages scolaires, un schéma qui se répète
Beaucoup d’artistes ont révélé avoir été victimes ou témoins de harcèlement scolaire (Patrick Bruel, Calogero, Mika, Céline Dion, Christophe Willem, Charlie, Tessae, Billal Hassani, Lenda, Pomme, Christophe Maé, Ella Vincent, Hoshi, Clara Luciani, Dany Brillant, Lola Dubini, Madonna, Sinead O’Connor, Angèle, Gims, Orelsan, Eddy de Pretto...).
Leurs chansons ont une direction personnelle et laissent passer quelque chose de leur jeunesse, de leur âme d’enfant, et de leur expérience adolescente.
Dans leur contexte, elles nous parlent très intimement.
Elles portent la charge émotionnelle de ce qu’ils ont aussi traversé à l’école dans leurs vies personnelles, de tous les moments forts qu’ils ont partagés, à des âges différents.
Ce n’est pas évident à vivre et à dire, mais c’est précieux.
On s’approprie toujours l’expérience qu’on a vécue.
Cela donne une lecture et une vision des clips extrêmement exigeantes.
On ne peut s’empêcher d’y voir un schéma qui se répète.
C’est le principe même du harcèlement.
Pour illustrer cette répétitivité, les élèves ont découvert le documentaire Phase to Face de Steve Reich, le maître de la musique répétitive à travers des extraits de concerts judicieusement choisis pour réaliser le montage de leur clip de projet.
L’enfance n’est-elle pas déja le monstre auquel on tente d’échapper ?
Des prescriptions musicales
En écoute, suivie de bien d’autres, une poignée de chansons qui semblent avoir une cohérence entre elles.
La sélection ne manque pas d’intérêt ni d’originalité, car la plupart des chansons ne sont pas connues des élèves et sont parfois à mille lieues de leurs penchants et de leur univers musicaux.
On a longuement cherché ENSEMBLE la "bonne" liste (avec quelques titres obligés sur les thématiques du harcèlement, de l’injustice, de l’intolérance et de la solitude).
D’autres références viennent déja la compléter car le projet est plein de ressources (Feu Chatterton, Zaho de Sagazan, Dominique A, Orelsan, Nekfeu, Vincent Delerm, Izia Higelin, Miossec, Pomme, Anna Calvi, Clara Yzé, TZL, MC Solaar, Benabar, Grand Corps Malade, Mickey 3D, Yelle, Solann, Calogéro, Aliocha...).
Elles s’empilent sur la liste.
Encore méconnus ou difficilement accessibles, les élèves connaissent déja beaucoup de titres !
Dans le projet, on tombera forcément sur des textes, des articles, des faits d’actualité, d’autres chansons emplies d’émotion et des inédits auxquels on n’a pas pensé.
La musique, les films, les livres jouent un rôle fondamental dans la lutte contre le harcèlement scolaire.
Non sans difficultés, reste le défi de leur lien et de leur articulation dans l’analyse et le débat, de l’adaptation que les élèves en feront pour composer leurs fiches et aboutir à leurs explications en associant des images aux textes sur le harcèlement.
Ce sont eux qui produisent du sens en répétant "leurs histoires" avec une forme d’ancrage dans leur quotidien, de contexte et de détail.
Chaque morceau crée aussi une respiration dans le projet, même s’il est souvent bâti dans le clip sur le même visuel avec des propos répétitifs et des leitmotivs obsédants.
Chacun aussi fait surgir une certaine tendresse et de la poésie au milieu de la grisaille (le clip de Res Turner est en noir et blanc).
La poésie est aussi quelque chose de simple et d’efficace pour faire passer un message.
Les chansons gagnent en efficacité en étant disséminées dans l’étude.
Chacune constitue un ajout, en cohérence avec les autres.
Ces accords croisés permettent de passer d’Yves Simon à Détroit, de Maëlle à Eiffel, de Florent Pagny à Manns, de la plume résolument visuelle de Res Turner à Pascal Obispo, de l’extrême sensibilité des Valentins aux arguments de Feu Chatterton, de Clara Luciani à Orelsan, de Patrick Bruel à la poésie ample et précise d’ Hubert-Félix Thiéfaine ou de Romain Humeau..!
On saisit les références !
Les regards poétiques et puissants donne plus de liberté, de diversité et de sens à l’étude.
Tout dépend du récit que l’on en extrait après.
Chaque chanson défie le regard critique face à la peur du danger.
De la bande-son musicale et de l’étude des textes, on tire un autre sillon, plus subtil et plus complexe sur la compassion et l’empathie, les traumatismes et les espoirs, la survie et la liberté.
Le vrai travail avec les élèves s’est fait ENTRE DEUX morceaux, deux musiques, deux analyses, deux regards, deux narrations, deux discussions, deux mémoires à vif.
Sans pour autant bloquer l’émotion.
La force du projet est là.
Une bonne musique, une bonne philosophie : les bons codes
"Il ne vous manque qu’une bonne musique, c’est-à-dire une bonne philosophie, celle qui réforme les abus, forme le goût et affine les âmes"
Voltaire-André Destouches à Siam
Toutes les options du projet correspondent aux choix des élèves.
Dans sa démarche méthodique et didactique, la lecture musicale est un appel à la réflexion et à l’action pour sensibiliser et lutter contre le harcèlement scolaire, alimenter les séquences pédagogiques et les débats en EMC à partir des éléments de contexte de chansons engagées pour que chacun sache, comprenne, analyse, critique, échange, se pose des questions et s’exprime !
Elle est le fruit de recherches personnelles approfondies et rigoureuses.
On écrit aussi pour dire les choses.
La musique facilite souvent les discussions autour des sujets difficiles.
En intégrant ces chansons dans notre projet de sensibilisation, on s’est engagé dans une réflexion constructive sur le respect, l’empathie, la résilience, le courage et l’importance de se soutenir mutuellement.
Certaines ont servi de déclencheur pour des textes, des ateliers et des discussions en classe, ce qui a permis aux collégiens d’exprimer leurs propres expériences et d’apprendre à réagir face à des situations de harcèlement, d’abus psychologiques ou d’ostracisme (l’ostracisme est tout aussi nocif, voire plus, que le harcèlement).
Comment écrit-on sur le harcèlement quand on en a été victime ?
Comment écrit-on sur le harcèlement quand on ne l’a jamais vécu ?
En associant les chansons et les clips à des valeurs positives, le projet offre un bon support pour encourager l’écoute et la bienveillance, la tolérance, l’amitié et le respect.
Un impact délétère
Pour limiter la surcharge, les fiches pédagogiques ont été regroupées et analysées par thèmes dans le document final, ce qui a permis de densifier et de resserrer l’étude.
Celle-ci qui comporte également quelques lettres, des réflexions et des prises de chant touchantes écrites par des élèves qui ont été victimes ou témoins de harcèlement à l’école ou au collège : la chose la plus difficile qu’ils aient sûrement écrite ou dire à ce jour pour dénoncer les stéréotypes inacceptables, les situations de cruauté, de peur, de stress, d’injustice, de rapport de force, de domination, de haine, de honte, de tristesse et de non-sens absolu, des agressions et des violences psychologiques souvent minimisées et banalisées, voire niées et qui les ont minés.
Leur collaboration est l’aboutissement d’une prise de conscience, d’une démarche et d’un travail entamés depuis la rentrée dans le cadre du projet. Nous avons essayé d’explorer toutes les options en classe.
"On peut avoir un visage doux, un sourire éclatant mais des nuages sombres au fond des yeux"
Niels Schneider-le monde n’existe pas
SYNTHESE
L’AUTRE, c’est MOI !
Respecter l’autre, communiquer, devenir responsable c’est ce qu’il y a de plus difficile à apprendre.
Il faut aussi bien du courage pour grandir et devenir SOI.
Le collège, c’est l’apprentissage de soi-même et des autres.
Cela aide à développer une forme de compassion et d’empathie, une certaine proximité.
Dans son monde, chacun est un AUTRE.
Chacun est différent.
Chacun est respectable.
L’AUTRE, c’est....MOI ! TOI c’est MOI.
Respecter l’AUTRE, c’est SE faire respecter.
L’autorité est aussi le SAVOIR ETRE. Parmi et AVEC les autres.
"A partir du moment où un arbre est à côté d’un autre, il est obligé de se tordre pour atteindre la lumière. Les arbres seuls sont droits, harmonieux et fiers. L’arbre solitaire grandit plus droit que celui qui est au milieu d’une multitude"
Hubert-Félix Thiféaine-itinéraire d’un naufragé-points poésie-Editions Points-octobre 2023
Il faut agir et se mobiliser contre le harcèlement au collège !
NON à l’irrespect, NON à l’intolérance, NON au rejet, NON aux discriminations, NON à la violence et à.....l’indifférence !
A Castillonnès, on est prêts à s’y engager tous !
A l’égalité, la tolérance et à la fraternité, à l’entraide et aux rapports plus respectueux, la stratégie du NEUTRE : SIX éléments de lutte contre le harcèlement scolaire et un appel à mieux écouter qui ne réussit pas toujours à se faire entendre.
On ne peut pas toujours prouver le harcèlement, qu’il y a eu violence, contrainte ou menace.
Quand les élèves victimes "se laissent faire", sidérés, les accusés, pour assurer leur impunité, peuvent invoquer le fait qu’ils n’avaient pas compris qu’ils leur faisaient du mal ou qu’ils n’étaient pas d’accord...
En effet, lorsque les élèves tentent d’exprimer leurs difficultés ou de dénoncer le harcèlement scolaire, ils font parfois face à une inversion de la culpabilité : les auteurs des violences psychologiques retournent la situation contre elles en les faisant passer pour responsables de leur propre mal-être ou de leurs propres difficultés.
Par la suite, ils installent un climat de terreur et d’insécurité avec des injonctions contradictoires et des propos discrédités qui visent à brouiller les pistes à leur avantage.
L’objectif de cette insécurité psychologique est de pousser leurs victimes à commettre des erreurs en les plaçant dans des situations compliquées et dévalorisantes.
Ces fautes sont ensuite utilisées pour justifier la faiblesse des élèves « harcelés » qui deviennent « obtus », « hystériques » voire « déséquilibrés »…Ces retournements sont vécus par les élèves comme de profondes injustices. Dans de telles situations, le défi est grand en raison de la difficulté à identifier les violences et les stratégies bien rôdées qui permettent aux harceleurs de les exercer.
Face au harcèlement, face aux dominants, aux agresseurs puissants (ils sont toujours craints et admirés) il faut faire taire les silences et offrir des possibilités pour réduire les atteintes sur chacun d’entre nous !
Il faut mettre en lumière les faits qui permettent le passage à l’acte, pas des intentions, car il y a des contradictions énormes à résoudre, parce que c’est conflictuel et donc toujours ambigu.
Il y a encore beaucoup de travail à faire car le danger est permanent, omniprésent !
"On peut entendre dans le silence la musique même du silence.
Un rien, mais un rien qui parle, qui s’écoute..!"
Hélène Grimaud-Woodland and beyond
Des velléités d’écriture
Le projet des élèves de 5ème est mis à jour sur le site du collège après chaque séquence et au fil de son avancée.
Il retranscrit l’intégralité des études, détaillées dans chaque fiche module, à partir des choix d’options des élèves, des sélections de textes et des productions ouvertes.
Le compte rendu d’activité des 6 premières séquences en est ici le meilleur exemple.
Il a aussi nécessité un travail intense et temps conséquent d’écriture depuis le mois de septembre !
Il a fallu adapter de nombreux passages, s’approprier les thèmes et s’interroger sur les plans séquences, les plans de transition, les choix des élèves, confronter leurs idées, les paroles des chansons, les clips et leurs images mentales et trouver une trame cohérente pour structurer le récit.
L’exigence est d’autant plus grande que le sujet et sensible et ardu.
Aujourd’hui, il reste beaucoup à apprendre et beaucoup à faire !
Le travail et la phase d’écriture promettent d’être longs.
Tout reste à construire.
On a déja passé un temps conséquent sur ce projet minutieux.
Tous les thèmes abordés sont difficiles.
L’intérêt des élèves est aussi manifeste que significatif ! Très démonstratif !
L’austérité du sujet tranche avec la franche humanité du projet.
On peut montrer la violence pour la dénoncer (clips, reportages, témoignages) mais on peut aussi la chercher par la culture (textes d’auteurs, musique, sociologie, philosophie...) dans un registre moins conventionnel.
Le projet a réclamé aussi un gros travail de recherche (les élèves ont compilé des tas d’informations) en lien avec l’actualité du sujet dans les établissements scolaires (selon le Ministère de l’Education nationale, les faits de harcèlement ont baissé en 2024).
Un bel élan soudé par le travail collectif
Notre projet reste fidèle à sa musicalité, à son originalité, à ses émotions et à ses particularités.
Sur ses contenus et sa manière de DIRE, on peut lui reconnaître une authentique démarche artistique.
Il donne de la VOIX, est plein de bonnes idées et garde le fil de l’engagement collectif dans la cause du harcèlement.
Son écriture reste inventive et incroyablement dynamique !
L’expérience créative à partir de l’étude des clips éducatifs est elle aussi intense.
On l’apprécie d’autant plus ainsi.
Cela rend le projet vivant et galvanisant.
A travers lui, de leurs bribes de vécu, de nombreux élèves ont trouvé l’envie de parler, d’écouter les autres et la confiance de créer.
Etre dans l’action sur ce sujet est aussi la meilleure façon d’apaiser les inquiétudes.
On a le droit aussi de ne pas savoir réagir pour ne pas aggraver la situation.
TOUS ENSEMBLE réunis, on devient toujours plus FORTS !
Une dynamique à conserver
Le plaidoyer des collégiens bat déja comme une....musique !
Une belle réussite pour un début de projet qui donne envie d’écouter les autres titres.
Il ne manque simplement qu’une chose à notre étude, c’est d’avoir....toutes les réponses....!
Elle est simplement une invitation permanente à DEVENIR MEILLEUR !
La théorie ne veut pas dire non plus qu’on peut tout mettre en pratique.
On se trouve toujours démuni face à toute chose. On progresse sans certitude.
Même si on a déja de bons retours, l’objectif final n’est pas forcément de dire que le projet est remarqué, mais qu’il touche un maximum d’élèves, est UTILE à la cause et amène à une véritable prise de CONSCIENCE.
Il doit INTERROGER.
La musique va toujours au-delà du sens car elle demande de se mettre dans un certain état d’attention et d’écoute, de sensibilité.
C’est le sens même de notre PROJET et de notre MESSAGE !
Ils irradient aussi l’opiniâtreté et l’engagement de ceux qui écoutent et accompagnent, une façon originale de traiter le sujet du harcèlement et du cyber-harcèlement pas toujours facile à aborder entre élèves, entre amis ou en famille.
Les 3 volets pédagogiques du projet portent l’empreinte de ces dialogues avec la violence du harcèlement, de l’intensité marquante des actes, la représentation et les clichés que les adolescents en donnent et qui les connectent les uns aux autres.
De cette période insouciante où on ne fait pas attention à ce qu’on dit, sans se rendre compte que tout peut être blessant.
Dans l’étude musicale, avec une douloureuse intensité, les mots, les images sont la tragique partition de jeunesses brisées.
Pour reprendre souffle et confiance, le courage ne suffit parfois pas devant la menace et la violence.
"Avec ce projet, on a des idées 500 fois dans la journée"
"C’est...large ce projet quand même !"
"J’espère simplement que notre projet permettra à d’autres élèves de se sentir mieux ! C’est notre plus beau geste envers les plus fragiles. Avec l’espoir de leur épargner ces épreuves..."
"Une chanson peut vous transpercer le coeur et vous marquer pour toujours. Elle peut aussi vous faire réagir"
"Le harcèlement, PARLONS-EN ! DESHARCELONS !"
"Parler de harcèlement, c’est parler d’injustices"
"Pour lutter contre le harcèlement, il faut s’adapter à nos différences"
Paroles d’élèves
Des tonalités de rage et de douleur
L’exemple que les élèves donnent ici à travers leur projet n’en est que plus FORT : avec eux, ce n’est pas seulement la liberté mais aussi la nécessité et le courage de parler et de débattre du harcèlement scolaire qui a trouvé des AMBASSADEURS !
On peut agir sur le climat scolaire en travaillant davantage sur le rapport aux autres : tant que d’autres élèves continueront à souffrir, on continuera à être coupables. On est TOUS concernés !
L’approche musicale est une méthode de mobilisation de groupe, voire une arme dans la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement autour de notre engagement.
BP
De ce que l’expérience ENSEIGNE
L’adolescence intranquille
Le projet des collégiens de Castillonnès est suivi par Anne-Frédérique Lemonnier-Rançon, conseillère technique établissements et vie scolaire, référente académique lutte contre le harcèlement, référente académique R.C.D, l’UNICEF, e-Enfance et les associations Marion la main tendue (Nora Fraisse), la Bascule et Linah.
e-Enfance est une association reconnue d’utilité publique, partenaire officiel du Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse dans la lutte contre le harcèlement entre élèves.
Omar Zanna, Bertrand Jarry, Florence Millot et Emmanuelle Piquet sont également pressentis pour accompagner et superviser le projet des élèves.
Emmanuelle Picquet est créatrice du centre Chagrin scolaire et autrice du livre "le harcèlement scolaire en 100 questions" aux éditions Tallandier.
Florence Millot est psychologue pour enfants.
Omar Zanna est docteur en sociologie et en psychologie, professeur des Universités au Mans.
Il est l’auteur d’ouvrages sur les apprentissages contre la violence et le harcèlement et l’éducation par l’empathie.
Bertrand Jarry est formateur en éducation prioritaire et CPE dans l’Académie de Versailles. Il travaille avec Oma Zanna sur la perspective d’autrui, la culture de l’empathie et le sens de l’autre qui favorisent un climat scolaire propice aux apprentissages.
Invités aux rencontres philosophiques Michel Serres ils animeront le débat "apprendre l’empathie pour lutter contre le harcèlement scolaire" dimanche 10 novembre au Cinéphilo d’Agen.
Des heurts de l’enfance et du monde autocentré des adolescents, on ne s’est pas approprié le sujet car on n’est pas spécialistes de la question.
On a simplement essayé de l’expliquer avec nos mots.
On ne peut pas bien apprendre en étant malheureux à l’école.
Lutter contre le harcèlement, c’est se battre pour la tolérance, le respect de l’autre et la bienveillance.
La musique n’a pas besoin de mots pour toucher les coeurs.
A notre sens, elle peut avoir un effet plus direct sur les comportements.
Et si l’autre, c’était MOI ?
Un projet pédagogique sur le harcèlement scolaire en 3 volets
Projet NAH-volet 1 (95 pages)
Texte en version imprimable (70 pages) sur document PDF joint.
Fiches d’exploitation pédagogique des 3 premières études musicales (13 pages)
Textes du recueil " Jamais seul" (12 pages)
Un pitch est actuellement travaillé avec les élèves sur CANVA pour présenter le projet avec les éléments de contextualisation des clips étudiés et des extraits essentiels des textes du recueil en vers libres.
L’affiche de projet « Et l’autre, si c’était MOI ? » a été inspirée par une publicité utilisée pour les parfums Dana, photographie en couleurs et collage d’Erwin Blumenfeld (1897-1969) « Untitled » (New-York-1950).
Dans le cadre de l’étude, l’objectif est de sensibiliser les jeunes et de leur rappeler les valeurs de respect, de civisme, de responsabilité collective et de vivre ensemble dans l’enceinte du collège.
De rester vigilant car le harcèlement scolaire peut arriver à tout le monde.
"Toute ressemblance avec sa propre vie n’a rien évidemment de fortuit. S’y retrouvera qui voudra."
Flippé-saison 1-Théo Grosjean
Loup y es-tu ?
Ne hurle pas avec la meute...
Appelle le 3020
Non au harcèlement
www.nonauharcelement.education.gouv.fr
Photos : un espace consacré à l’information pour la prévention des faits de harcèlement au collège
Journée de lutte contre le harcèlement à l’école
Opiniâtre et délicat
Il faut continuer de porter ce sujet et la liberté que peut aussi donner le FAIT de GRANDIR et de RESPECTER L’AUTRE dans l’espoir que les comportements évoluent et que d’autres victimes potentielles y échapperont.
Structure d’organisation
Et si l’autre, c’était MOI ?
Les rôles peuvent changer au fil de l’évolution du projet.
Responsable fonctionnel (contenus et objectifs pédagogiques) : Bruno PHILIPPE
Chefs de projet (responsables de toutes les décisions concernant le projet)
Coline DEVILLE (5ème A) et Lola TESSIER (5ème B)
Comité de pilotage (gestion de projet-coordination-supervision-information et communication-parrainage)
Lisandro AUBERT-Marcus VERNET-Fanny JEGU-Lily PASERO GAILLARDET et Kimberly PAILLE (5ème A)
Amaïa ITCIA- Enola HERRERO-Elsa GUIGOU-Ambre BREUZARD-Leïla DERRIDJ-Nolwen GIRARDOT- Gabin RICAUD et Morgan DELFAUT-MOCQ (5ème B)
Coordonnateurs-responsables de groupe (activités d’équipe)
Elisea DE PAW-Anaëlle DUPUIS-Tommas VILA-Lola MINGUANT et Jules LEROY (5ème A)
Pierre BORIS-Mylan Koehler-Sophie GERASSE-Kayla HUYBREGTS et Eli RAMBAUD (5ème B)
Equipes transversales : tous les élèves
Autres fiches de projet et textes du recueil en janvier 2025.
Un projet très libre qui génère beaucoup d’échanges et de prises de conscience autour du harcèlement scolaire et du rôle de la musique.
Ce qui est représentable ou pas dans l’idée musicale
Toute la difficulté du projet musical « Et si l’autre, c’était MOI ? » est de faire des allers et retours entre écoute non avertie (écouter le morceau avant d’en décrypter ce qu’il contient d’intéressant pour parler du harcèlement scolaire) et écoute active (comprendre d’abord et attendre quelque chose de l’écoute et de l’interprétation de la chanson en lien avec le thème en EMC).
Je n’ai pas écarté après réflexion la projection d’images (clips musicaux avec une dimension esthétique et graphique) illustrant le propos des textes (dimension sémantique), pour éviter le réflexe visuel et représentationnel qui est commun aux élèves et mettre sur le devant de la scène une des propriétés de la musique : la condensation non visuelle d’idées (impressions, émotions et affect).
Le « niveau esthétique » est rendu par la perception de l’élève et associé à certains éléments, lorsque l’œuvre est étudiée et interprétée (traces matérielles : parapluie, miroir, masque, ascenseur…et sonores : même le silence est habité).
Tout est volontairement objectivé mais le signifié reste ouvert.
Ces traces sont toutes autant écrites dans chaque chanson.
La richesse et la beauté d’un morceau sont toujours composites (=assemblage : c’est à partir de ces idées que les élèves ont projeté leurs propres compositions. Leurs lignes ressortent sur le fond dans leurs travaux).
A l’intérieur du projet, musique et poésie forment un tout indissoluble, avec des formules et des mots adaptés à chaque circonstance.
On les a réorganisés en fonction des points étudiés, des paroles des chansons et des intentions pédagogiques.
Au cours de l’étude, l’activité musicale est devenue plus intense.
L’étude de la musique peut faire partie de l’éducation à la lutte contre le harcèlement scolaire, à condition de posséder une solide culture générale.
Elle permet d’assimiler d’autres éléments à travers une plus grande diversité et créée les conditions d’une plus large diffusion des messages car les jeunes écoutent cette musique.
Elle propose une bonne alternative d’enseignement en EMC sur ce thème.
Le corpus de clips que nous avons retenu se compose de textes où le thème du harcèlement scolaire est explicitement traité, et pas exclusivement abstrait.
Il est bien rendu par nos choix et très profondément réfléchi.
Le niveau poétique cerne les idées des auteurs (Res Turner, HF Thiéfaine…).
Tous ces morceaux permettent aussi de mieux se situer dans le débat : c’est ce qui permet de les élever au rang d’objet d’étude. Tous les textes livrent de bonnes clés d’écoute et d’interprétation.
Les approches civiques du harcèlement scolaire peuvent être opportunément éclairées par les propositions musicales qui ont été faites.
Nous avons bien aimé l’idée qu’il peut y avoir une dynamique imaginaire avec la musique qui peut servir comme un outil thérapeutique pour se rencontrer, discuter, se réconcilier et s’inventer une autre vie au collège.
Rencontrer, c’est créer quelque chose ensemble.
Tous les clips, tous les textes, tous les témoignages renvoient à d’autres.
L’écriture des textes du recueil est l’assemblage des traits caractéristiques de certaines chansons, très précisément étudiées : un collage ordonné et méthodique pour donner une autre version sonore (les textes des élèves ont été travaillés et mis en musique en cours d’éducation musicale).
Leur assemblage propose autre chose qu’une simple imitation ou métaphore musicale.
Il constitue l’ossature de la partie centrale du projet.
Dans le développement thématique chaque chanson est une répétition qui est proposée : sur le même motif, mais sous une autre forme, ce qui permet l’intériorisation progressive.
Les signifiants utilisés sont fortement correspondants, mais se révèlent finalement être d’une certaine manière « différents » : tous constituent une carte sonore, faisant d’une certaine manière clignoter tour à tour certains points du sujet (phénomènes de groupe, moqueries, stratégies de manipulation, isolement, conduite suicidaire…).
"C’est la répétition des schémas, des idées et des images qui fait que le seuil de notre tolérance à la violence et à l’injustice diminue" (parole d’élève)
C’est là qu’est la « brisure du silence » car elle permet aussi de libérer la parole des élèves.
On ne peut PAS RESTER INDIFFERENT à la mise en abyme.
Tout ramène à la souffrance.
C’est très violent à vivre.
On ne se guérit jamais de l’absence et des relations toxiques.
Une expérience vécue et partagée
Certains adolescents ont déjà connu et vécu des situations de harcèlement et peuvent témoigner.
Pour eux, la mémorisation est immédiate.
Ils peuvent directement expérimenter ce mauvais souvenir et internaliser dès la première écoute (la chanson est plus audible et plus intelligible) car ils se sentent dans un « environnement familier et détestable ».
Le projet a donc une réverbération particulière.
Tout semble vu et revu.
« On se laisse gagner par la chanson, on s’y attarde, on a envie d’en parler : à la première écoute, c’est explicite, ce qui nous laisse encore plus libre de l’interpréter, de la commenter, de l’imaginer ou pas. C’est ce que le cours d’EMC ne peut pas faire seul : rendre compte de ce que cela fait d’ « être dans la chanson » et sentir qu’elle NOUS parle, nous émeut, nous dégoûte, nous révolte....Notre conscience s’éveille : on ENTEND TOUT ce qu’on a à écouter !
Il faut dresser l’oreille face au harcèlement ! Le sujet n’a pas fini de nous occuper !
Cela implique de toujours être plus à l’écoute et d’être plus solidaires.
Les chansons disent plus que nos conversations et que nos propres maux.
Avec nos rêves et nos blessures, on fredonne, on donne de la voix tous ensemble, on s’exprime : on se sent moins intimidé par le projet. Il s’ouvre tout seul. On a moins la boule au ventre parce qu’on en parle devant tout le monde » (paroles d’élèves).
« La vraie poésie ne veut rien dire, elle ne fait que révéler les possibilités. Elle ouvre toutes les portes. A vous de franchir celle qui vous convient. Les choses et la poésie ne meurent jamais. Elles se perpétuent toujours. La poésie a pour but de libérer les gens de leurs œillères et de démultiplier leur écoute et leurs sens. »
Jim Morrison
L’assemblage propose autre chose qu’une simple imitation ou métaphore musicale sur le thème du harcèlement. Il constitue l’ossature de la partie centrale du projet.
Dans le développement thématique chaque chanson est une répétition qui est proposée (le harcèlement est une notion juridique : une violence et des agissements répétés verbaux, physiques et psychologiques qui se prolongent souvent en ligne) : le même motif, mais sous une autre forme, ce qui permet l’intériorisation progressive. Les signifiants utilisés sont fortement correspondants, mais se révèlent finalement être d’une certaine manière « différents » : tous constituent une carte sonore, faisant d’une certaine manière clignoter tour à tour certains points (phénomènes de groupe, moqueries, isolement, conduite suicidaire…).
C’est là qu’est la « brisure du silence » car elle permet aussi de libérer la parole des élèves.
On ne peut PAS RESTER INDIFFERENT à la mise en abyme.
Tout le projet ramène à la souffrance des adolescents qui sont harcelés.
Ces heures passées à discuter, à échanger ont fait apparaître des réalités et des sentiments. On a passé des moments à réfléchir à nos propres mécanismes et découvert comment nos émotions pouvaient y contribuer. L’étude musicale, éclectique, a produit une impression d’écoute étrange et douce, une communion d’esprit.
Avec de bonnes découvertes. La chanson de Res Turner a été le début du projet, le titre le plus travaillé. L’écho a été renvoyé dès l’ouverture.
« Le projet balaye un spectre très large de chansons : on se laisse gagner par elles, on s’y attarde, on a envie d’en parler : à la première écoute, c’est explicite, ce qui nous laisse encore plus libre de les interpréter, de les commenter, de les imaginer ou pas si on a déja affronté ce genre de situation. Elles disent beaucoup sur la vie des élèves à l’école, de leurs doutes, de leur remise en question, de la solitude dont chacun fait l’expérience. C’est ce que le cours d’EMC ne peut pas faire seul : rendre compte de ce que cela fait d’ « être dans la chanson » et sentir qu’elle NOUS parle, nous émeut, nous dégoûte, nous révolte....
Notre conscience s’éveille ou se rappelle : on ENTEND TOUT ce qu’on a à écouter et on chacun se réfère à ses aventures !
Il faut dresser l’oreille face au harcèlement ! Ecouter ceux qui en souffrent et parvenir à convaincre tous ceux qui restent silencieux.
Le véritable silence, c’est l’oubli, l’angoisse du harcelé par excellence.
Ce que certains voudraient cacher, nous on l’a ECRIT et on l’a mis EN VOIX et en actions ! » (paroles d’élèves)
ECOUTEZ NOTRE PROJET !
Des chansons et des clips dont le projet est fait, libre à chacun de se recomposer, tel un puzzle, son album idéal pour s’y installer, comprendre et repousser le harcèlement.
C’est de cette multiplicité et de notre message qu’aimerait rendre compte notre travail.
Entre musiques et textes, ils sont un bon outil d’introspection et ouvrent un espace de réflexion. Les choix artistiques aussi importants entre les images qu’ils renvoient et les idées que nous nous faisons avec des scènes de reconstitution plutôt réalistes : les voix donnent un souffle et une tension dramatiques supplémentaires, avec des dialogues et des points de vue utilitaires et plus de psychologie.
L’enjeu de l’étude a semblé plus fort à ce niveau. La musique a davantage touché les jeunes.
Notre projet est bien davantage que de bonnes références pour parler et étudier le sujet. Il porte bien son titre et se veut réaliste en n’affichant pas de solution miracle : il révèle aussi nos natures égoïstes, nos egos lâches et stupides, nos solitudes ultra connectées...
Les élèves ont aimé l’idée d’une musique qui peut être là pour aider à prendre conscience, témoigner, dénoncer, expliquer, alerter et faire réagir. Sa valeur excède la somme de ce qu’on y entend car elle touche à l’intime, aux trajectoires personnelles et aux histoires d’émancipation !
A l’école, au collège, au lycée, nous sommes TOUS A EGALITE.
Le harcèlement peut toucher tout le monde.
Beaucoup trop d’élèves y sont encore confrontés pendant leur parcours scolaire.
Selon une dernière étude menée par la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) on dénombre en 2023 plus de 800 000 élèves harcelés sur près de 12 millions soit 6.5%.
L’IFOP a également réalisé une étude sur le harcèlement entre pairs en mars 2021 qui montre que 41% des Français disent avoir subi au moins un acte de violence verbale, physique ou psychologique répétée et continue dans le contexte scolaire.
Au-delà de notre projet et du dispositif Phare mis en place depuis 2021 dans les écoles élémentaires et les collèges du Lot-et-Garonne, cet axe de travail doit continué à être développé dans nos programmes et nos actions.
« Si personne n’apprend aux enfants l’empathie, si personne ne leur montre que le harcèlement et les discriminations sont toxiques et malsains, comment ces enfants peuvent se dire qu’il faut VIVRE ENSEMBLE ? Il faut faire pour apprendre. Le principal écueil est de faire tomber le sujet dans la facilité et de croire qu’ils peuvent tout réparer seuls. Ils ont besoin des autres pour s’en sortir, pour avoir le réflexe d’avertir les adultes. »
Jan Carson-les ravissements-2023
Au sens dur mais plus poétique
Pour ceux et celles qui subissent le harcèlement scolaire et qu’on fait taire, tendons l’oreille et ouvrons nos yeux.
Notre projet fait le pari de réparer les élèves par la musique, l’écriture et le chant dans la lutte contre la fatalité et l’injustice. Il y a une sorte de solidarité entre eux.
Nous avons bien aimé l’idée qu’il peut y avoir une dynamique imaginaire avec la musique qui peut servir comme un outil pour se rencontrer, discuter, se réconcilier, construire individuellement et collectivement.
On a tous ressenti un vrai plaisir dans l’écriture et le partage de choses personnelles.
Un beau projet est toujours difficile à écrire.
Le montage a été très créatif. On a aussi adapté nos textes pour qu’ils fonctionnent bien avec ceux des chansons. On a défini l’angle et le point de vue, choisi un style artistique et un type de résultat : c’est à ce moment que la prise a été cohérente et riche de sens.
La véritable écriture, c’est le montage. Il a permis de courtes et de bonnes créations pour parler du harcèlement en poussant les curseurs du pastiche, avec une qualité d’écriture et de bons arrangements (en cours d’éducation musicale).
Pour le meilleur et pour le dire
« Il faut toujours rester optimiste pour faire avancer les choses. C’est épuisant car il faut une belle énergie mais il le faut pour faire taire les harceleurs et les faire taire le reste du temps. La prise de conscience est là car la cause est importante. La haine et le rejet de l’autre n’ont pas de sens. Ils contaminent tout. Il faut embarquer les jeunes dans les changements de mentalité mais rien n’est facile. Si on arrête, on régresse. Notre projet est une belle caisse de résonance. On y reconnaîtra toujours sa musique. Comme un jardin secret, une thérapie, on y a beaucoup appris. Que certaines choses insupportables ne puissent plus se reproduire et que les victimes soient entendues et respectées. Il n’a pas encore tout dit. A travers lui, les élèves ont déjà compris 5 choses : au collège le harcèlement est un sujet délicat ; c’est une notion juridique qui fait référence au consentement de chacun, filles et garçons sont tous concernés mais ne sont pas tous à égalité ; quand on seul, c’est très difficile, l’agressivité est toujours contre-productive. Nos différences doivent être signes de fierté et d’originalité. Si nous prenons le temps de NOUS ECOUTER, nous découvrirons qu’il y a plus de choses qui nous rassemblent que de choses qui nous séparent. On doit sortir de notre entre-soi pour écouter les autres.
C’est peut-être ce qu’il faut retenir.
Voulons-nous de relations violentes pour la 10ème fois ou préférons-nous faire face à ce qui y mène ?
Nous en avons tous des enseignements à tirer et tant que nous ne prenons pas nos responsabilités, nous en arriverons toujours au même point, inlassablement.
Nous devons devenir partenaires de notre prise de conscience pour lutter contre le harcèlement scolaire.
Dans la culture du respect et de la compréhension de l’autre, on ne peut pas évoluer seul dans son coin et s’améliorer.
Notre étude montre la voie et propose quelques pistes (discussions, intervention de professionnels, avocats, psychologues cliniciens, psycho-criminologues de l’ENAP, associations, tutorat, cellules d’écoute et de discussion, , séances de sophrologie et de théâtre pour développement les échanges bienveillants, soirées thématiques avec les parents d’élèves, psychologie positive et développement personnel...).
On s’est nourri de toutes les énergies, du trop-plein d’émotions et des tas d’histoires, des spirales d’hypothèses on s’est intéressé à tous les sujets pour viser quelque chose de plus profond.
On s’y est employé, non sans douleur parfois, mais avec la distance nécessaire à l’honnêteté.
Chaque objectif a été abordé par le biais de mises en situations basées sur l’éducation à la citoyenneté.
Etre citoyen c’est aussi prendre soin des autres.
Prendre conscience, dénoncer, réagir face au harcèlement n’empêchent permettent de cultiver les valeurs positives, la cohésion de groupe, l’esprit d’équipe et la solidarité, avec une approche plus émotionnelle, intellectuelle et poétique.
Ce pourrait être un magnifique projet. »
Bruno PHILIPPE
« Chacun de NOUS doit retrouver la confiance en SOI »
Jeanne Added-By your side
« On est toujours plus sincère en chansons qu’en conversation »
Christine and the Queens-because music
"Il faut parfois haïr pour ne plus subir"
Chloé Delaume-mes biens chères soeures-Editions du Seuil
Et si l’autre, c’était MOI ?
Et si c’était NOUS ?
Et MOI dans tout ça ?
TOI, c’est MOI
Simple effet du titre original ou réalité parallèle ?
« Un projet, c’est quelque chose qui perdure après le point final et qui donne envie de le relire »
Entretiens avec Lewis Trondheim de Thierry Groensteen-Editions l’Association-2020
Espérons que le nôtre puisse aider et persistera longtemps après l’avoir écouté !
Au moins l’envie nous est-elle donnée de le lire et de le comprendre avec le cœur jusqu’au bout du sentiment et de la réflexion car le harcèlement, ça se passe tous les jours dans tous nos établissements scolaires !
Ce phénomène devient inquiétant.
Beaucoup d’élèves vivent la même chose et sont confrontés à des situations terribles dans ce climat systémique.
Aucun n’a jamais rien fait pour mériter ça.
« Est-ce que notre projet va faire bouger les choses ? J’aimerais bien croire que cela soit possible mais je n’en sais rien. Il ne faut pas se contenter que de l’écouter et d’en discuter. Nous avons besoin de l’engagement de tous, de confiance, de libre parole, de bonne intelligence et d’ouverture d’esprit.
Il faut tendre l’oreille à ces voix, à ces musiques qui s’expriment entre les lignes de dialogue. Elles valent parfois mieux que de beaux discours. Sans qu’il se transforme en obsession, il faut poursuivre le combat contre le harcèlement scolaire à tous les niveaux. Toute violence scolaire ne doit pas être niée ou minimisée. Parler du harcèlement, c’est déja le combattre. »
Bruno PHILIPPE
La loi n°20136595 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République prévoit que la lutte contre toutes les formes de harcèlement constitue une priorité pour chaque établissement d’enseignement scolaire.
La construction de séances autour du thème s’inscrit dans le cadre du socle commun des connaissances et des compétences sociales et civiques.
Prévenir et lutter contre le harcèlement est donc un devoir qui s’impose à tous les membres de la communauté éducative.
Le climat scolaire est important pour arriver à combattre le harcèlement.
Il se base sur l’adhésion par l’ensemble de la communauté (= dimension collective du phénomène) à une série de règles explicites (règlement intérieur) et implicites (codes de conduite, respect de l’autre, tolérance...).
"La vie en société se fonde sur le respect de soi, le respect des autres, la civilité, la tolérance, le refus des préjugés et des stéréotypes, le respect de l’autre sexe et le respect de la vie privée" (= il est impératif de respecter la vie privée des autres pour pouvoir prétendre au respect de son espace personnel).
Eric Debarbieux
Eric Debarbieux parle d’oppression conformiste pour évoquer le harcèlement car c’est bien souvent la différence qui en est le point de départ. Il est donc important de réaffirmer les valeurs de tolérance et de diversité qui fondent les relations en société.
Le collège est une micro-société.
La vie en société se fonde sur la volonté de résoudre pacifiquement les conflits.

Version imprimable du projet sur document PDF joint (dernier fichier)
Un kit-clip de présentation du projet est en cours de réalisation sur les musiques de Steve Reich, Kode9, Stromae et Skream.
Les collégiens de Castillonnès ont déja réalisé un projet musical en EMC sur les libertés et les droits de l’homme de 2011 à 2018 et reçu le prix UNESCO de la liberté d’expression à Paris et à l’ONU de Genève ainsi que le prix de l’éducation citoyenne à la Préfecture d’Agen en 2019.
C’est à travers le répertoire de Romain Humeau (groupe bordelais Eiffel) et d’autres filiations musicales que les collégiens ont travaillé sur le thème des places de la démocratie pour accompagner avec une forme simple et poétique leur engagement citoyen.
Un projet soutenu par Romain Humeau
Les collégiens, futurs gardiens des droits de l’homme
Les collégiens lauréats du concours de l’UNESCO
"La musique est toujours mobilisatrice quand elle défend la liberté et l’égalité et croise les regards"
Romain Humeau-2015
Bruno PHILIPPE
Projet original "Et si l’autre, c’était moi ?"
Professeur d’histoire-géographie
Collège Jean Boucheron
Castillonnès
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